| Victor Vankeerberghen Chère Famille, Chers Amis, L’annonce du décès de Vic m’a ému. Nous ne nous sommes pas vus depuis longtemps mais je suis honoré d’être toujours dans sa liste d’adresse d’amis. J’aurais aimé participer à la liturgie de ce samedi mais je sors d’une opération au cœur, la pose d’un pacemaker, qui restreint ma mobilité. Après des années de séminaire en commun nous avons fait partie de la première ordination dans la cathédrale de Bruxelles, le 7 juillet 1963. Nous avons vécu une longue aventure depuis une soixantaine d’années. Je rends hommage à notre génération sacerdotale, la première du Concile Vatican II. Nous allions créer ensemble une nouvelle Église, plus proche des gens dans le travail quotidien. Vic a choisi le travail ouvrier, une exploration qui s’est malheureusement terminée. Moi-même j’ai été engagé dans le travail de recherche scientifique. Deux destins convergents de prêtres au travail. Nous avions en commun d’être Brabançons. C’était alors la même province. Habitant Louvain-la-Neuve depuis 1972 j’ai encore la nostalgie du bilinguisme et il m’arrive encore de ne trouver qu’un mot flamand pour m’exprimer (deftig, splinter, begeleiden...)° Oui je suis heureux d’avoir connu Vic. Une expérience lointaine mais présente à mon coeur. Je ne sais s’il reste des survivants parmi les amis brabançons flamands de 1963 (peut-être Bert ?). Lors d’une séparation, que ce soit la mort ou une rupture, il y a un texte de l’auteur du Petit Prince qui me nourrit. J’ai désiré fonder en toi l’amour pour le frère. Et du même coup j’ai fondé la tristesse de la séparation d’avec le frère. J’ai désiré fonder en toi l’amour pour l’épouse. Et j’ai fondé en toi la tristesse de la séparation d’avec l’épouse. J’ai désiré fonder en toi l’amour pour l’ami. Et du même coup j’ai fondé en toi la tristesse de la séparation d’avec l’ami, de même que celui-là qui bâtit les fontaines bâtit leur absence. Mais de te découvrir tourmenté par la séparation plus que par tout autre mal, j’ai voulu te guérir et t’enseigner sur la présence. Car la fontaine absente est plus douce encore pour qui meurt de soif qu’un monde sans fontaines. Et même si t’en voilà exilé au loin pour toujours, quand ta maison brûle tu pleures. » Antoine de Saint-Exupéry. Citadelle Mes amitiés à mes amis prêtres qui seraient présents. Paul Thielen paulthielen@gmail.com (je suis resté bilingue pour la lecture mais depuis la splitsing de 1972 j’ai perdu la pratique de l’écriture).
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